Gestion différenciée des Espaces Verts et Zéro Phyto

L’aménagement des espaces urbains et le fleurissement des villes sont marqués ces dernières années par une évolution des pratiques de gestion. Ces nouvelles pratiques plus durables, ont pour objectif de transmettre à nos enfants un environnement de qualité, en préservant la biodiversité et les ressources naturelles.
Afin de répondre au mieux à ces nouvelles exigences de gestion, la ville de Noyal-sur-Vilaine a décidé d’adopter un Plan de Gestion Différenciée des Espaces Publics.

Un plan de gestion différenciée : quésako ?

Depuis 2007, la ville de NSV a progressivement renoncé à l’utilisation des produits phytosanitaires chimiques, pour être entièrement « Zéro phyto » depuis 2016. Cette évolution des pratiques implique de repenser les modes de gestion de nos espaces publics. Pour se faire, la ville de NSV a adopté en 2015 un « plan de gestion différenciée des espaces publics ». Cet outil vise à désuniformiser la gestion des espaces. Il s’agit alors d’appliquer un code d’entretien (fréquence de tonte, de tailles, de désherbage…), selon des critères définis tels que la situation géographique (lotissement, centre-ville…), la fréquentation ou encore les usages du lieu. Cet outil permet donc, d’une part de favoriser la biodiversité, et d’autre part, de mieux répartir le temps de travail des agents. Ainsi, le verger communal de la Moinerie n’aura pas le même code d’entretien que les massifs floraux autour de l’église.

Un peu d’histoire-géographie…

Dans les pays industrialisés, la révolution verte des années 60 a permis d’augmenter considérablement la productivité agricole, synonyme d’augmentation des surfaces cultivées, de mécanisation, de lutte contre les nuisances et les nuisibles. Cette lutte est notamment passée par le recours massif aux pesticides aussi appelés produits phytopharmaceutiques. A l’époque, ces pesticides n’ont pas seulement été utilisés en agriculture, mais ont également bénéficié aux particuliers, aux collectivités pour leurs jardins publics, leurs cimetières, ou bien même aux entreprises privées pour les voies ferrées ou les aires de loisirs.

Depuis cette époque, de nombreuses études ont montré les effets dangereux de ces polluants organiques persistants sur la santé (cancers, stérilité…) et sur l’environnement (contamination des animaux par les maillons des chaînes trophiques, contamination des nappes phréatiques, plans d’eau et rivières…).

Les pouvoirs publics ont donc légiféré pour mieux encadrer l’utilisation de ces produits aujourd’hui reconnus comme dangereux.

Les enjeux actuels

La réglementation

Jusqu’en 2017, l’Arrêté fossé était le principal texte règlementaire interdisant les produits chimiques à proximité de l’eau (cours d’eau, avaloirs).

Depuis le 1er janvier 2017, la Loi Labbé interdit dorénavant l’utilisation des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces publics. Cette interdiction a été élargie aux particuliers depuis le 1er janvier 2019. Les jardiniers amateurs ne peuvent désormais plus utiliser ni détenir de produits phytosanitaires (sauf ceux de biocontrôle, à faible risque et autorisés en agriculture biologique). Ne sont pas concernés par la loi Labbé les espaces relevant de structures privées.

Afin d’optimiser leurs interventions de désherbage, les services techniques sont dans une recherche quotidienne de nouvelles méthodes alternatives qui pourraient être mises en place sur les espaces. Toute la difficulté étant de trouver des outils à la fois respectueux de l’environnement et moins consommateurs de temps.

Les conséquences sur le terrain

Herbe spontanéeLes espaces verts publics se positionnent donc aujourd’hui au cœur de la thématique du développement durable et ces nouvelles obligations réglementaires répercutent des contraintes sur le terrain.

En effet, à effectif constant, la même qualité de désherbage avec pour objectif « Zero adventice » est difficilement atteignable, puisque pour obtenir un résultat visuel significativement identique à celui obtenu avec les pesticides, il serait nécessaire de multiplier par 5 (voire même davantage selon les milieux), le nombre d’actions de désherbage alternatif (mécanique, thermique ou manuel) !

Force est de constater aujourd’hui l’augmentation de la présence d’herbes folles sur nos trottoirs !

Malgré tout, ces nouveaux enjeux sont aujourd’hui une opportunité pour repenser les méthodes de travail des jardiniers, tout en préservant la planète pour nos enfants !

Ainsi, grâce aux efforts et méthodes alternatives appliquées depuis de nombreuses années, la Ville de Noyal-sur-Vilaine s’est vue décerner le prix « Zéro phyto » par la Région Bretagne,

le 25 janvier 2018, lors du Carrefour des gestions locales de l’eau. 

Ci-dessous Mme le Maire Marielle MURET BAUDOIN aux côtés de Patrick LE GUYADER, Adjoint aux travaux, voirie, patrimoine, environnement, sécurité et déplacements (à droite), et d’une partie de l’équipe des services techniques dirigée par Frédéric GOUGEON (6ème en partant de la droite), dont celle dédiée à l’entretien des Espaces Verts à Noyal-sur-Vilaine. 

A Noyal-sur-Vilaine, une gestion raisonnée = un aménagement et des outils adaptés

pousse pousseA Noyal, depuis plusieurs années, les services municipaux font évoluer la conception des massifs et du fleurissement, notamment par l’introduction de plantes vivaces ou couvres-sol, l’utilisation du paillage et bâches permettent de limiter les espaces propices à la pousse d’herbes indésirables.

Outre les massifs, l’évolution des pratiques passe également à travers le matériel, plus adapté à la protection des ressources. Ainsi, en 2015, la ville de NSV s’est équipée d’un désherbeur thermique à eau chaude, mutualisé avec les communes de Domloup et Chateaugiron. De la même manière, le pôle espaces verts s’est équipé à l’automne 2015 d’un « Pousse-pousse » aussi appelé « houe maraîchère ». Ce matériel, par son action mécanique permet d’arracher les herbes indésirables sur les espaces gravillonnés ou stabilisés. Il sera notamment très utile pour les allées gravillonnées du cimetière. Enfin, n’oublions pas que le passage de la balayeuse de voirie, outre son action de propreté, exerce également une action de prévention et limite la pousse d’adventices notamment en retirant les matières organiques des caniveaux.

Désherbeur thermique

Certains aménagements d’espaces publics apparaissent aujourd’hui obsolètes pour répondre aux nouveaux enjeux et s’intégrer dans la gestion différenciée des espaces. Ainsi, de nombreux massifs et espaces verts vont subir au fil du temps des opérations dites de requalification. Ces opérations permettent notamment de réaménager, reconcevoir un fleurissement selon les contraintes d’entretien, de sécurité, de préservation des ressources. A NSV, certaines requalifications ont d’ores et déjà été opérées, comme par exemple : le talus du centre de secours, les massifs du square de l’étang de la Bourde, ou encore les massifs près de la passerelle SNCF, rue Monnoyeur.

requalification des espaces

Afin de définir une ligne directrice à toutes ces opérations pour les prochaines années, la mise en place d’outils pratiques est indispensable. Le plan de gestion différenciée devient donc aujourd’hui un outil incontournable à destination des services techniques. Il est notamment composé d’une cartographie (définie selon la géographie, les usages et la fréquentation des lieux), et également d’un tableau détaillé présentant chaque codification.Cartographie  Gestion dif tableau synthese Codification

Des étapes indispensables : la formation et la communication

En 2015, les élus et les agents du service technique ont bénéficié d’une formation à la gestion différenciée, afin de mieux appréhender ces nouveaux modes de gestion qui impactent leur travail au quotidien.

Formation sur le terrain

La communication

Vous allez pouvoir observer progressivement sur nos espaces l’installation de supports de communication qui vous permettront de mieux comprendre la nouvelle gestion de nos espaces. Notre service environnement et espaces verts se tient également à votre disposition pour toutes vos questions !

Participation citoyenne : quelques éco-gestes sur nos trottoirs !

La préservation de la ressource en eau est l’affaire de tous. Comme évoqué dans les précédents paragraphes, au regard des contraintes actuelles, vous pouvez constater le développement des herbes spontanées sur les trottoirs. Si le trottoir devant chez vous présente des anfractuosités, n’hésitez pas à y semer quelques graines ! Il sera agréable au printemps, au gré des balades, d’observer des façades fleuries et colorées en milieu urbain ! En outre, cette nature ordinaire contribue également à son échelle, au bon fonctionnement des écosystèmes.

En revanche, si vous voulez vous débarrasser des herbes folles, n’hésitez pas à verser dessus votre fleurissement trottoir eau chaude de cuisson de pommes de terre par exemple, qui aura la même action qu’un désherbage thermique ! Ou bien, les retirer avec l’aide d’une binette, d’un couteau ou simplement à la main. Ce sont des gestes simples qui ne prennent que quelques minutes au quotidien à l’échelle d’une façade de maison, et qui contribuent à l’amélioration de la qualité de vie de tous !

En complément :

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